lundi 17 février 2014

Quatre murs - Kéthévane Davrichewy


Présentation de l'éditeur: La maison familiale est trop vaste pour une femme seule. En ce jour de déménagement, les quatre enfants, devenus adultes, s’y retrouvent pour la dernière fois. Leur père est mort. Dans les pièces vides qui résonnent, les propos en apparence anodins se chargent de sous-entendus. Ces quatre-là se connaissent trop pour donner le change, d’autant que leur mère, profitant qu’ils soient pour une fois ensemble sans enfants ni conjoints, soulève la question de l’héritage.

Deux ans plus tard, rien n’est résolu : les frères et sœurs ne se parlent plus guère, et surtout pas de leur passé. Sur l’insistance de leur mère, ils ont pourtant accepté de se retrouver en Grèce, le pays de leur origine, dans la maison où l'aîné vient de s'installer.

Ce voyage est, pour chacun d’entre eux, l’occasion de revenir sur l’ambivalence de leurs relations. Comment en sont-ils arrivés là, eux qui étaient tout les uns pour les autres ?

Lorsque j'ai reçu ce nouveau roman de Kéthévane Davrichewy, il n'était pas encore sorti mais déjà on en parlait partout. Avec ce résumé alléchant, les commentaires sur la prose de l'auteure ou encore ceux sur sa façon très fine de dépeindre les relations familiales compliquées, je pensais que j'allais vraiment aimer ce récit à quatre voix. Pas de chance, l'auteure n'a pas su me séduire. Bien au contraire, le roman et ses personnages ne m'ont pas plu. 

Je suis une grande adepte des histoires de famille, j'aime ça. D'ailleurs Les Douze tribus d'Hattie d'Ayana Mathis que je suis en train de lire est tout à fait dans cet esprit: raconter les déboires d'une famille déconstruite par les événements de la vie. Cependant, j'ai trouvé que Quatre murs n'arrivait jamais à dépasser le discours nombrilistes des enfants, se concentrant exclusivement sur la voix du "moi" au lieu du "nous", sûrement peut-être parce que les protagonistes ne veulent plus d'un "nous". Paradoxalement d'ailleurs, le titre est bien choisi, quatre enfants, quatre murs...mais quelles interactions peut-on avoir avec un mur?
Le roman est découpé en trois parties - sans compter le prologue - chacune s'intéressant à l'un des membres de la fratrie, ou aux jumeaux. Chacun leur tour, alors que nous avançons dans l'intrigue et parcourons avec eux le chemin vers la Grèce, ils évoquent leur enfant, leurs failles, leurs doutes, leurs espoirs déçus et ceux qu'il leur reste encore. 

Entre Saul, adulte complètement blasé qui veut tuer l'un des membres de sa famille pour une raison qui échappe longtemps au lecteur, Hélène que l'on blâme pour tout ce qui leur est arrivé et qui se protège par une épaisse carapace et les jumeaux aux rêves brisés, je n'ai pu me défaire de cette ambiance lourde. Pour dire la vérité j'ai trouvé l'ensemble extrêmement pesant et autocentré, chacun se renvoyant à la tête ce qui leur est arrivé et cela devient vite insupportable. Je n'ai pas senti, du tout, que les protagonistes tentaient de comprendre quoi que ce soit sur leurs vies, leurs malheurs ou pourquoi leurs relations les uns avec les autres devenaient inexistantes. Ils se contentent de ressasser leurs malheurs et ce qu'ils ont raté. 
Le résumé mentionne le deuil, celui du père, celui de leur cousin, l'accident de voiture qui a handicapé la petite dernière mais je n'ai pas ressenti de questionnements communs sur le sujet. Chaque personnage est enfermé dans sa petite bulle et ne semble pas prêt à vouloir réellement communiquer avec les autres. 

Si j'ai compris les épreuves par lesquelles sont passées chacun des membres de la famille, je ne m'explique pas la lourdeur du texte. Après les romans de Maggie O'Farrell, je trouve que celui-ci manque d'envergure. Je n'ai réussi à m'attacher à aucun personnage, sauf peut-être Hélène, la seule qui veuille vraiment se tourner vers l'avenir, un avenir apaisé, sans le venin des autres membres de sa famille, et plus encore, je n'ai pas vraiment réussi à les comprendre. 

En revanche, j'ai apprécié l'écriture de Kéthévane Davrichewy et les jeux de style qu'elle emploie dans ce roman à quatre voix: première personne pour Saul, troisième personne centrée sur Hélène ensuite et enfin une troisième personne neutre, dans ce face-à-face des jumeaux. 

Sans avoir détesté Quatre murs, je ne peux pas dire que j'ai su l'apprécié. Vite lu, vite oublié, je ne retiens finalement pas grand chose de cet affrontement. 

2 commentaires:

Karine:) a dit…

Ah dommage... le thème me tentait beaucoup beaucoup...

Perséphone a dit…

Après je sais que le livre plait aussi Karine. Si jamais tu peux mettre la main dessus, tente!

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